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Le Ménestrel

(Paris, 1833-1940)

RIPM Preservation Series: European and North American Music Periodicals (2014)

Editor: Jacques Heugel

Periodicity: Weekly

Publisher: Heugel & Co.

Language: French

“Almost at the same time as Le Pianiste and the Encyclopédie pittoresque de la musique, that is to say on December 3, 1833, appeared the first number of a journal which, unlike these others whose existence was short, was destined for a long career, since, its publication still continuing at the present time, it is in its ninety-seventh year. This journal is Le Ménestrel, which not only represents the dean of French music journals, but which has achieved a unique longevity in the history of the European music press.

Founded by two associated music publishers, Antoine Meissonnier and Jacques-Léopold Heugel, Le Ménestrel initially offered only mediocre literary interest, the space reserved for writing being too small. The effect: of the four pages in each number, the second and the third were regularly occupied by a piece of music, the first and the fourth were only devoted to the text; and as half of the first was taken up by the title and by a heading vignette, one really only had at its disposal a page and a half. It is understandable that, under these conditions, any serious criticism was impossible, and that the newspaper had to limit itself, or more or less, to offering its readers a simple collection of artistic news for the week. After a few years, and when Léopold Heugel was left alone at the head of the house, he made the newspaper undergo a first transformation. The music being given separately and as a supplement, the four pages which formed the number were entirely devoted to text, and this space allowed the publication of articles of a certain importance, giving reviews of the new works represented on the different theaters, and sometimes even certain miscellanea on various subjects. The editors were then Jules Lovy, Edmond Viel, Elwart, etc., but, around 1860, a second transformation allowed Le Ménestrel to gain momentum and acquire all the authority that it has continued to exercise since then. The change of format and the regular publication of eight pages, allowing necessary space, enabled it to tackle all questions concerning music, in all kinds of ideas, and also to publish the many and serious works, historical or biographical, which have established and justified its very high reputation. For these works, it calls on the most renowned special writers, and the list would be long to establish important works which thus saw the light of day in its columns, and which, without the journal, perhaps would not have enriched the musical literature of many interesting and substantial studies, the number and value of which have nothing to envy to what is done in Germany. We can say that, in this respect, Le Ménestrel has rendered an immense service by encouraging historical works relating to music, by bringing them to light and giving them the possibility of performance. What this journal has published in this regard for nearly half a century is incalculable, and we can only point out here some of the works, biographical or otherwise, which received the hospitality of its columns before appearing in the bookshop: Boieldieu, by Gustave Héquet; Richard Wagner, by A. De Gasperini; Rossini, Félicien David, by Alexis Azevedo; Weber, Gluck, Chopin, Beethoven, F. Schubert, Félix Mendelssohn, by H. Barbedette; Histoire de l’Opéra-Comique, La Seconde sale Favart, by Albert Souries and Charles Malherbe; Hérold, Auber, by B. Jouvin; Albert Grisar, Adolphe Adam, Rameau, Figures d’opéra-comique, Cherubini, Mėhul, J.-J. Rousseau musicien, Les Vrais Créateurs de l’opéra français, Verdi, Pierre Jélyotte; L'Opéra-Comique pendant la Révolution, by Arthur Pougin; Mozart, Beethoven, by Victor Wilder; Traitė de l’expression musicale, by Mathis Lussy; Michel de Glinka, by Octave Fouque; F. Halévy, by Léon Halévy; Meyerbeer, by Henri Blaze De Bury… without counting many works of various kinds of MM. Paul Bernard, Weckerlin, Edmond Neukomm, Paul O'Estrée, Oscar Comettant, Denne-Baron, P. Lacome, Ernest David, Amédée Boutarel, Michel Brenet, Julien Tiersot, Camille Benoit, Jules Carlez, Paul-Emile Chevalier, J. Jemin, Camille Le Senne, Raymond Bouyer, Gustave Chouquet, Gustave Bertrand, Geoiges De Massougnes, Mme Marie Jaëll, etc., to which must be added interesting correspondence summarizing the musical movement abroad, among others from London MM. Johnston, Francis Hueffer; from Vienna Mr. Oscar Berggmen; from Saint Petersburg Messrs. Mangeant, Albert Vizentini, César Cui; from Brussels Mr. Lucien Solvay… Le Ménestrel, directed since the death of Léopold Heugel by his son M. Henri Heugel, has retained all of its importance, all its influence, all its activity, and strives, down to the smallest topical details, to be above all a historical journal, a collection of facts of all kinds, the collection of which constitutes a mine of information and precious documents summarizing the musical movement of the various parts of Europe. It will be an indispensable source for historians of the future to consult."

Arthur Pougin, “Notes sur la presse musicale en France” in Encyclopédie de la musique et dictionnaire du Conservatoire (1931)

Translation from: "Presque en même temps que le Pianiste et l'Encyclopédie pittoresque de la musique, c'est-à-dire le 3 dėcembre 1833, paraissait le premier numéro d'un journal qui, au contraire de ceux-ci, dont l'existence fut courte, était destiné à une longue carrière, puisque, sa publication se poursuivant encore à l'heure présente, elle en esl à sa quatre-vingt-dixseptième année. Ce journal, c'est le Ménestrel, qui non seulement représente le doyen des journaux de musique français, mais qui a atteint une longévilé unique dans l'histoire de la presse musicale européenne.

Fondé par deux éditeurs de musique associés, Antoine Meissonnier et Jacques-Léopold Heugel, le Ménestrel n'offrait d'abord qu'un médiocre intérėt littėraire, la place réservée à la rédaction étant par trop restreinte. La effet, des quatre pages que comportait chaque numéro, la deuxiėme et la troisième se trouvan trégulièrement occupées par un morceau de musique, la première el la quatrième étaient seules consacrées au texte; et comme une moitié de la première était prise par le titre et par une vignette d'en-tète, celui-ci n'avait réellement à sa disposition qu'une page et demie. On comprend que, dans ces conditions, toute critique sérieuse étail impossible, et que le journal devait se borner, ou à peu près, à offrir à ses lecteurs le simple ensemble des nouvelles artistiques de la semaine. Au bout de quelques années, et lorsque Léopold Heugel fut resté seul à la tête de la maison, il. Fit subir au journal une première transformation. La musique étant donnée à part et en supplément, les quatre pages qui formaient le numéro furent entièrement consacrées au texte, et déjà l'espace permettait la publication d'articles d'une certaine importance, donnant les comptes rendus des œuvres nouvelles représentés sur les différents théàtres, et même quelquefois certaines variétés sur divers sujets. Les rédacteurs étaient alors Jules Lovy, Edmond Viel, Elwart, etc. Mais, aux environs de 1860, une seconde transformation permit au Ménestrel de prendre toute l'ampleur et d'acquérir toute l'autorité qu'il n'a cessé d'exercer depuis lors. Le changement de format el la publication régulière par huit pages, en lui donnant lout l'espace nécessaire, lui permirent d'aborder toutes les questions intéressant la musique, dans tous les ordres d'idėes, et aussi de publier les nombreux et sérieux travaux historiques ou biographiques qui ont consacré et justifié sa très haute réputation. Pour ces travaux, il lit appel aux écrivains spéciaux les plus en renom, el la liste serait longue à établir des ouvrages importants qui virent ainsi le jour dans ses colonnes, et qui, sans lui, n'auraient peutêtre pas enrichi la littėrature musicale de lant d'ėtudes intėressantes et substantielles, dont le nombre et la valeur n'ont rien à envier à ce qui se fait en Allemagne. On peut dire que, sous ce rapport, le Ménestrel a rendu un immense service en encourageant les travaux historiques relatifs à la musique, en les faisant naître et en leur donnant la possibilité de se produire. Ce que ce journal a publié sous ce rapport depuis près d'un demi-siècle est incalculable, et l'on ne peut que signaler ici quelques-uns des ouvrages, biographiques ou autres, qui ont reçu l'hospitalité de ses colonnes avant de paraître eu librairie: Boieldieu, par Gustave Héquet; Richard Wagner, par A. De Gasperini; Rossini, Félicien David, par Alexis Azevedo; Weber, Gluck, Chopin, Beethoven, F. Schubert, Félix Mendelssohn, par H. Barbedbtte; Histoire de l'Opéra-Comique, La seconde salle Favart, par Albert Souries el Charles Malherbe; Hérold, Auber, par B. Jouvin; Albert Grisar, Adolphe Adam, Rameau, Figures d'opèra-comique. Cherubini, Mėhul, J.-J. Rousseau musicien, Les Vrais Créateurs de l'opéra français, Verdi, Pierre Jélyotte, L'Opéra-Comique pendant la Révolution, par Arthur Pougin; Mozart, Beethoven, par Victor Wilder; Traitė de l'expression musicale, par Mathis Lussy; Michel de Glinka, par Octave Fouque; F. Halévy, par Léon Halévy; Meyerbeer, par Henri Blaze De Bury …; sans compter de nombreux travaux de divers genres de MM. Paul Bernard, Weckerlin, Edmond Neukomm, Paul O'Estrée, Oscar Comettant, Denne-Baron, P. Lacome, Ernest David, Amédée Boutarel, Michel Brenet, Julien Tiersot, Camille Benoit, Jules Carlez, Paul-Emile Chevalier, J. Jemin, Camille Le Senne, Raymond Bouyer, Gustave Chouquet, Gustave Bertrand, Geoiges De Massougnes, Mme Marie Jaëll, etc., auxquels il faut ajouter d'intéressantes correspondances résumant le mouvement musical à l'étranger, entre autres de Londres MM. Johnston , Francis Huefer ), de Vienne M. Oscar Berggmen ), de Sainl-Pétersbourg' (MM. Mangeant, Albert Vizentini, César Cui), de Bruxelles (M. Lucien Solvay )… Le Ménestrel, dirigé depuis la mort de Léopold Heugel par son fils M. Henri Heugel , a conservé toute son importance, toute son influence, toute son activité,et s'efforce,jusque dans les moindres détails d'actualité, d'être surtout un journal historique, un recueil de faits de toule sorte, dont la collection constitue une mine de renseignements et de documents précieux résumant le mouvement musical des diverses parties de l'Europe. Il sera, pour les historiens de l'avenir, une source indispensable à consulter."

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